xmlns:og='http://ogp.me/ns#'> Artidot: December 2014

Tuesday, December 30, 2014

Le design en temps de crise




Le Triennale Design Museum de Milan nous propose une exposition sur le design italien en temps de crise: " Il design italiano oltre la crisi.Autarchia,austerità, autoproduzione"
Avec plus de 650 pièces, l'exposition explore 3 périodes: les années 30, 1970 et 2000 pour montrer comment le design a du se confronter pour émerger  et comment la créativité s'accroit en temps de crise.
La première période de l’autarcie explore la période fasciste en Italie des années 30 avec la crise économique liée au crash de 1929. A cet époque en effet les créateurs italiens produisent des œuvres exemplaires avec des designers comme Gio Ponti et Franco Albini par exemple pour qui le seul credo était de 'faire beaucoup avec presque rien' en puisant uniquement dans l’ingéniosité de chacun.
La deuxième période, l’austérité, se réfère à la crise du pétrole des années 70 et au design alternatif et engagé. C'est là qu’émerge par exemple le concept original d’auto projet d'Enzo Mari où l'utilisateur peut construire lui même son meuble à partir de plans détaillés qui lui sont fournis.
C'est aussi un retour aux origines artisanales du design.
La dernière partie évoque l'autoproduction qui s'avère être la seule solution se présentant aux jeunes designers plongés dans la crise des années 2000. Les designers en effet multiplient les modes de production souvent à cause du manque d'ambition de certains fabricants comme c'est le cas de Gaetano Pesce par exemple avec sa société Fish Design.
Le web leur vient souvent en aide pour financer les projets( grâce au crowdfunding), diffuser les produits et faciliter les envois.
Les années de crises économiques sont souvent favorables au stimulus créatif et c'est ce que cet expo tend à nous démontrer.

Milano, Triennale Design Museum jusqu'au 28 fevrier 2015








Thursday, December 11, 2014

Roman Vishniac : de Berlin a New York, 1920-1975





Roman Vishniac nait en Russie en 1897, émigre a Berlin en 1920 et meurt aux Etats Unis en 1990.
La rétrospective qui lui est consacrée au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme à Paris rassemble environ 220 photos ,dont plus d'une centaine d'inédites, depuis ses débuts a Berlin jusqu’à l'après guerre aux Etats Unis.
Ses clichés ont profondément influencé notre image de la vie juive en Europe orientale avant l'Holocauste. En effet de 1935 à 1938, Vishniac sillonne l'Europe orientale missionné par une association juive d'entraide américaine pour photographier les communautés juives. Ses images montrent la détresse d'un peuple, victime de la misère et de l'antisémitisme. Il nous livre des portraits humanistes très puissants, seuls témoignages d'Un monde disparu, comme le rappelle le titre de son livre paru en 1983.
En 1941 il rejoint New York et travaille comme portraitiste en documentant la vie des juifs américains et des immigrants.
En 1947 il revient en Europe et photographie les camps pour les survivants de la Shoah
ainsi que les ruines de Berlin.
Il termine sa carrière de photographe  en revenant à ses premiers amours. Biologiste de formation, il devient un pionnier dans le domaine de la photo microscopie et de l'imagerie scientifique s'intéressant aux méduses et aux protozoaires. Voulait-il oublier le passe?...


A découvrir jusqu'au 25 janvier 2015 pour ne pas oublier un monde disparu.










Thursday, December 4, 2014

"Disobedient Objects" au Victoria & Albert Museum



Après des expositions à thèmes plus classiques, le V&A à Londres ose une proposition plus risquée: Disobedient Objects  est d'ailleurs la première exposition à mettre en lumière le rôle des objets dans les mouvements de contestations mondiaux, mettant en avant l'inventivité du design né de ces mouvements.

Le parcours qui nous est proposé va de la fin des années 70 jusqu'à aujourd'hui et chacune de pièces présentée est évoquée avec des coupures de journaux et parfois des films.

Les objets exposés peuvent être classé en trois catégories: les objets du quotidien détournés de leur usage premier( les casseroles en Argentine, les bouteilles plastiques en guise de masques à gaz en Turquie..), ceux qui font appel aux arts appliquées traditionnels( comme les Arpilleras en Amérique Latine, tissés par les femmes pour dénoncer la violence du système Pinochet au Chili par exemple) et ceux qui utilisent les nouvelles technologies et le hacking (drone, robot).

Nous assistons à une prolifique ingéniosité du design  et de la créativité collective et  l'exposition montre bien que" le changement social consiste autant à construire qu'à détruire".

Le Musée fournit même des fiches techniques de certains objets à réaliser soi-même,donc,si voulez faire votre révolution, rendez-vous à Londres jusqu'au 1er fevrier 2015!


                Guerillas Girls, feministes du monde de l'art à New York